ImprimerEnvoyer

Non à l’acédie égoïste

Bertrand Lemaire

Changer taille:

A lire du §81 au §83: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François

Non A Lacedie Egoiste Du 81 Au 83 InclusLe Pape utilise un terme qui ne nous est pas vraiment familier : "l’acédie". 

Notre « Google » d’inspiration spirituelle pourrait nous donner les éclaircissements suivants : lassitude de l’âme, dégoût, voire même pour un ignacien, une forme extrême de désolation intérieure qui souvent peut baliser un chemin de sainteté, mais le doigt réprobateur du Pape vise surtout la facette égoïste à laquelle peut conduire ce genre d’épreuve.

Alors que nous avons davantage besoin d’un dynamisme missionnaire qui apporte sel et lumière au monde, beaucoup de laïcs craignent que quelqu’un les invite à réaliser une tâche apostolique, et cherchent à fuir tout engagement qui pourrait leur ôter leur temps libre.

Ceci est souvent vrai pour les catéchistes :

Aujourd’hui, par exemple, il est devenu très difficile de trouver des catéchistes formés pour les paroisses et qui persévèrent dans leur tâche durant plusieurs années.

Pour les prêtres :

Mais quelque chose de semblable arrive avec les prêtres, qui se préoccupent avec obsession de leur temps personnel.

Pour nous tous :

Fréquemment, cela est dû au fait que les personnes éprouvent le besoin impérieux de préserver leurs espaces d’autonomie, comme si un engagement d’évangélisation était un venin dangereux au lieu d’être une réponse joyeuse à l’amour de Dieu qui nous convoque à la mission et nous rend complets et féconds. Certaines personnes font de la résistance pour éprouver jusqu’au bout le goût de la mission et restent enveloppées dans une acédie paralysante.

En bon médecin le Pape porte quelques diagnostics au sein desquels chacun peut discerner là où le bas blesse, lorsqu’il est atteint par cette acédie égoïste.

1) Certains y tombent parce qu’ils conduisent des projets irréalisables et ne vivent pas volontiers celui qu’ils pourraient faire tranquillement.

2) D’autres, parce qu’ils n’acceptent pas l’évolution difficile des processus et veulent que tout tombe du ciel.

3) D’autres, parce qu’ils s’attachent à certains projets et à des rêves de succès cultivés par leur vanité.

4) D’autres pour avoir perdu le contact réel avec les gens, dans une dépersonnalisation de la pastorale qui porte à donner une plus grande attention à l’organisation qu’aux personnes, si bien que le “tableau de marche” les enthousiasme plus que la marche elle-même.

5) D’autres pour avoir perdu le contact réel avec les gens, dans une dépersonnalisation de la pastorale qui porte à donner une plus grande attention à l’organisation qu’aux personnes, si bien que le “tableau de marche” les enthousiasme plus que la marche elle-même. D’autres tombent dans l’acédie parce qu’ils ne savent pas attendre, ils veulent dominer le rythme de la vie. L’impatience d’aujourd’hui d’arriver à des résultats immédiats fait que les agents pastoraux n’acceptent pas facilement le sens de certaines contradictions, un échec apparent, une critique, une croix.

La conclusion du Pape est sévère dans le but de nous réveiller par un électrochoc de forte puissance : ne devenons pas « des momies de musée » :

Ainsi prend forme la plus grande menace, "c’est le triste pragmatisme de la vie quotidienne de l’Église, dans lequel apparemment tout arrive normalement, alors qu’en réalité, la foi s’affaiblit et dégénère dans la mesquinerie". La psychologie de la tombe, qui transforme peu à peu les chrétiens en momies de musée, se développe. Déçus par la réalité, par l’Église ou par eux-mêmes, ils vivent la tentation constante de s’attacher à une tristesse douceâtre, sans espérance, qui envahit leur cœur comme "le plus précieux des élixirs du démon". Appelés à éclairer et à communiquer la vie, ils se laissent finalement séduire par des choses qui engendrent seulement obscurité et lassitude intérieure, et qui affaiblissent le dynamisme apostolique.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Rappelez-vous que la tristesse (je ne parle pas de la peine, bien sûr) est inadmissible pour un chrétien, quelle qu’en soit la justification. La tristesse est le triomphe du mal, donc du diable qui a horreur de nous voir heureux. (Tiré de : « A la Source de l’Evangile »)

 


 


Powered by Web Agency