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Non au pessimisme

Bertrand Lemaire

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A lire du §84 au §86: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François

Non Au PessimismeLes états d’âmes dont le Pape veut nous entretenir aujourd’hui ont certainement été vécus par lui même au moment où le soir de son élection, le Cardinal lui a posé la question suivante : « Acceptes-tu cette charge » ?
Un combat intérieur en trois phases a dû précéder sa réponse :

1 - Les hommes sont fous, le monde va mal, il court à sa perte !
2 - Je suis un pauvre homme démuni de toutes les qualités nécessaires pour affronter une telle situation.
3 - «Ma grâce te suffit».

A tous les niveaux, ce même dilemme se présente à chacun d’entre nous. Le Pape François vient donc « éclairer notre lanterne » en situant les écueils et en balisant notre route.

- se barricader dans une vision pessimiste.

Sur ce sujet le Pape laisse parler son prédécesseur saint Jean XXIII lors de l’ouverture du Concile Vatican II le 11 octobre 1962 :

Il arrive souvent que (…) nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités (…)
Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Église, même les événements contraires.

- Le Pape François « enfonce le clou » : Ne pas partir battu...

Une des plus sérieuses tentations qui étouffent la ferveur et l’audace est le sens de l’échec, qui nous transforment en pessimistes mécontents et déçus au visage assombri. Personne ne peut engager une bataille si auparavant il n’espère pas pleinement la victoire. Celui qui commence sans confiance a perdu d’avance la moitié de la bataille et enfouit ses talents. Même si c’est avec une douloureuse prise de conscience de ses propres limites, il faut avancer sans se tenir pour battu, et se rappeler ce qu’a dit le Seigneur à saint Paul : « Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse » (2 Co 12, 9).
Le triomphe chrétien est toujours une croix, mais une croix qui en même temps est un étendard de victoire, qu’on porte avec une tendresse combative contre les assauts du mal. Le mauvais esprit de l’échec est frère de la tentation de séparer prématurément le grain de l’ivraie, produit d’un manque de confiance anxieux et égocentrique.

Un Pape, Jésuite de surcroît, a certainement la tête au ciel, mais aussi les pieds sur terre. Il ne peut ignorer la boue qui colle à ses chaussures :

Il est évident que s’est produite dans certaines régions une “désertification” spirituelle, fruit du projet de sociétés qui veulent se construire sans Dieu ou qui détruisent leurs racines chrétiennes. Là « le monde chrétien devient stérile, et s’épuise comme une terre surexploitée, qui se transforme en sable »
Dans d’autres pays, la violente résistance au christianisme oblige les chrétiens à vivre leur foi presqu’en cachette dans le pays qu’ils aiment. C’est une autre forme très douloureuse de désert.
Même sa propre famille ou son propre milieu de travail peuvent être cet environnement aride où on doit conserver la foi et chercher à la répandre.

Sur cette ligne de crête l’itinéraire du chrétien est tracé !

C’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes. Dans le désert, on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative.
Et, dans le désert, il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance ».

Evoquant la conclusion, le Pape rappelle qu’elle est souvent en forme de croix ...

Dans tous les cas, en pareilles circonstances, nous sommes appelés à être des personnes-amphores pour donner à boire aux autres. Parfois, l’amphore se transforme en une lourde croix, mais c’est justement sur la Croix que le Seigneur, transpercé, s’est donné à nous comme source d’eau vive. Ne nous laissons pas voler l’espérance !


Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Notre Dieu, venu à la rencontre de l’homme, ne cesse de nous rappeler : « Ne crains pas, je suis avec toi » ; « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ; « Confiance, j’ai vaincu le monde… » Si nous croyons en ce Dieu tout-puissant que nous prions en l’appelant « Notre Père », et dont Jésus-Christ est venu nous révéler qu’il est l’Amour, la Miséricorde, la Tendresse, pourquoi succomber à la peur ? (Extrait de : « A La source de l’Evangile »)

 


 

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