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La Nouvelle Eve

Padre Damiano Puccini

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La Nouvelle Eve

En ce jour, nous célébrons l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Par une grâce singulière, Marie a été préservée de toute contamination avec le péché. Car Dieu l'a créée et l'a préparée à être la demeure de son Fils Jésus, une demeure très pure, exempte du péché originel.

Dans la première lecture, nous avons écouté le récit du troisième chapitre du livre de la Genèse, qui rapporte de quelle manière la chute originelle s'est produite. Certains détails peuvent nous aider à comprendre la fête d'aujourd'hui.

Dieu appelle Adam par son nom et lui demande: "Où es-tu?" C’est une question importante, qui nous fait comprendre comment, à cause du péché, l’homme a perdu sa place initiale devant Dieu : il se cache au lieu de se laisser trouver. Adam répond: "J'ai eu peur !" La relation joyeuse et sincère entre Dieu et Adam, qui permettait à l'homme d'être un partenaire de Dieu et de marcher avec Lui dans le jardin d’Eden, s'est fissurée. Maintenant, Dieu n'est plus un bon père, mais quelqu'un à craindre. L'image authentique de Dieu s’est déformée et a été remplacée par une autre, fausse et marquée par la peur.

Adam, incapable d'assumer ses responsabilités et de répondre sincèrement à Dieu, rejette le blâme sur "la femme". Cette échappatoire rend l'homme incapable de se voir tel qu'il est réellement : malade d’un mécanisme de défense dangereux, dont le seul but est de le déresponsabiliser.

"Le serpent m'a trompée !" La femme perd également sa capacité de vérité et d’exercice de l'autorité. Elle cherche un moyen pour s’en sortir, en blâmant quelqu'un d'autre. Le choix volontaire n'est pas reconnu comme un acte libre de la volonté, mais comme le résultat de quelque chose d'extérieur.

"Je mettrai une inimitié entre vous et la femme" : Dieu annonce à l'antique adversaire qu'un jour viendra où la femme va l’écraser. Selon la dévotion traditionnelle, la Vierge Immaculée est représentée telle que Bernadette l’a vue à Lourdes: une tunique blanche avec une ceinture bleue, douze étoiles autour de sa tête, la lune sous ses pieds et écrasant le serpent.

A la lumière de la première lecture, nous pouvons voir comment les dynamismes du péché originel sont inversés en Marie. A l'appel de Dieu (Où es-tu ?), elle a immédiatement répondu: "Me voici", sans se cacher ni fuir comme nos premiers parents.

Marie n'a pas eu peur de Dieu comme Adam. Bien au contraire, elle connaît son amour et se livre totalement. Dans son esprit et dans son cœur, l'image de Dieu est intacte: celle d’un Père qui nous aime.

Marie assume pleinement la responsabilité de sa vocation et de son choix. À l'annonce de l'ange, qui lui révèle la maternité d'Elisabeth, elle "se dépêche" de partir, sans tarder. Elle ne se décharge pas sur les autres ni n'accuse personne. Elle restera responsable, authentique, libre, au pied de la croix. Elle deviendra même notre avocate, capable d'intercéder pour nous obtenir le Salut, la grâce et le pardon (à l’inverse d’Adam et Ève qui se sont condamnés, en accusant l’autre).

Si le serpent a trompé Adam et Eve, il n’a pas pu séduire Marie mais il s’est retrouvé écrasé sous ses pieds immaculés !


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