Joyeuse persévérance

Dans ce passage des Actes des Apôtres, il est question de persévérance: "Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières". Pour qu'il y ait persévérance, nous avons besoin d'un long souffle de passion, d'engagement envers une valeur qui est considérée comme essentielle.

La persévérance dans l'enseignement des apôtres implique la proclamation de l'Évangile, comme fondement de la décision de croire, et un approfondissement de cette annonce par le biais d'une instruction plus développée. L'écoute de la Parole est un moment essentiel dans une communauté investie par le pouvoir de l'Esprit.

La seconde persévérance concerne la communion fraternelle. Le terme utilisé indiquerait que le partage des biens est lié au fait que les frères "vivent ensemble". Cette expression, peut-être plus qu'un lieu spatial, signifie l'accord de tous les croyants, basé sur le fondement de la même foi. De là une harmonie qui conduit également au partage des biens matériels, en signe d'unité dans la foi et de communion dans la charité.

La troisième persévérance est celle de la "fraction du pain". "Rompre le pain" fait référence au geste du rituel juif, en début de repas en commun, par lequel on loue Dieu : le pain est rompu et distribué entre les personnes présentes. "Rompre le pain" est aussi un rappel des repas où Jésus a partagé amicalement leur table et où il s’est assis avec les pécheurs qui ont accueilli la bonne nouvelle du Royaume. Cette "fraction du pain" célèbre encore la présence du Ressuscité, qui a de nouveau mangé avec eux, leur offrant un pardon inconditionnel malgré leur trahison. Se retrouver ensemble pour manger le Pain eucharistique signifie enfin que l'histoire avec Jésus n'est pas terminée, mais qu’elle se poursuit dans le temps.

Ensuite vient la persévérance "dans la prière", qui est à la base de la vie de la communauté. C'est la prière qui garantit le lien entre l'écoute de la Parole, la célébration de l'Eucharistie et la charité.

A travers ces différentes formes de persévérance, les disciples remplissent leur mission de témoignage, qui entraîne chaque jour l’adhésion de nouveaux croyants et qui attire la sympathie des gens. Le début du christianisme se caractérise par une grande joie, que tous ont goûtée en établissant des relations différentes par la foi. Même les situations d'incertitude et de persécution sont vécues d'une manière différente. La joie de la simplicité permet de vivre dans la clarté toutes les situations, en acceptant l'action de Dieu qui y est exprimée, et d’être en harmonie immédiate avec la force de la vie. Au lieu de cela, nous mettons trop souvent en place des barrages d’interprétation et des structures de défense, qui nous empêchent d’accepter immédiatement la vie.