Communion ecclésiale

Dans ce passage du Livre des Actes des Apôtres, tout commence par la prédication de Philippe - un des sept diacres choisis après la Pentecôte - en Samarie. Cette annonce de la "Bonne nouvelle" était accompagnée de signes prodigieux, d’où le succès surprenant de sa prédication auprès des Samaritains.

Ces chrétiens de Samarie ont reconnu Jésus comme l'un d'entre eux, car il avait osé résister au Sanhédrin, tout comme les Samaritains. Il ne faut pas oublier que, jusque là, Samaritains et Juifs s'excommuniaient réciproquement. Mais certains baptisés de Samarie ont reçu le Saint-Esprit, et cela a suffi pour faire tomber toutes les barrières. La communion dans l'Esprit triomphe de toutes les controverses.

L’œuvre du Saint-Esprit est de nous libérer du particulier, non de la réalité concrète, et de nous mettre en relation avec le monde entier, avec tous ceux qui se trouvent au-delà du "rideau de fer", pas seulement politique mais aussi religieux: division entre religions monothéistes, entre bouddhisme et hindouisme. L'Esprit transcende toutes les cultures et la Foi en Jésus doit savoir répondre à toutes les attentes de l'homme.

Après avoir appris l'adhésion des Samaritains à l'Évangile, la communauté chrétienne de Jérusalem envoie Pierre et Jean en Samarie, pour imposer les mains sur ceux qui ont été baptisés, afin qu'ils reçoivent le don de l'Esprit. Avec ce geste des apôtres, resté traditionnel dans l’Église jusqu'à aujourd’hui, les chrétiens de Samarie, qui formaient d'abord un groupe relativement autonome, ont été plus solidement unis à l'Église de Jérusalem. La dimension ecclésiale de ce don est évidente puisqu’elle renforce l’unité.

Il convient également de noter que ce geste n'a pas de saveur magique : il s'insère dans le contexte de la prière d'intercession des apôtres. L'Esprit peut être reçu comme un don, en réponse à une prière. Ceux qui reçoivent l'Esprit sont renforcés, confirmés, dans leur cheminement de croyants.

L'action de Dieu est créatrice. Jésus avait promis : "L'Esprit, un autre Consolateur, viendra". L’amour de Dieu nous précède et nous investit, pour s'épanouir en nous d'une manière nouvelle. Notre amour est possible parce qu'il est l'expression de l'amour de Dieu en nous. Cet amour de Dieu est toujours présent, malgré nos limites personnelles et communautaires, et nous amène toujours à nous ancrer dans la communauté ecclésiale.