Choix inspirés

Aujourd’hui, beaucoup de nos contemporains trouvent difficilement des critères d’orientation valables. Car les routes, ici-bas, peuvent être pavées de mensonges et les sources, auxquelles nous étanchons notre soif, être polluées. Jésus se propose à ses disciples comme le chemin, la vérité et la vie. Lui seul connaît le Père et peut nous conduire à Lui. Nous avons besoin de conversions continuelles pour garder notre existence fixée sur Jésus. Et la vie des communautés chrétiennes n’est pas exempte de tensions et de difficultés, mais elles peuvent rechercher leur équilibre et trouver des solutions efficaces en s’orientant vers Jésus.

La première lecture nous montre comment, dès les origines du christianisme, les fidèles ont fait des choix concrets, inspirés du Seigneur. Avec la croissance de l'Église à Jérusalem, des problèmes relationnels commencent à apparaître. Deux groupes se font face: le premier, composé des chrétiens de Jérusalem, et le second, formé par les Juifs de la diaspora, plus ouverts aux échanges avec le monde païen. Ils parlent deux langues différentes: l'araméen et le grec. Des malentendus surgissent entre ces deux groupes. La communauté est confrontée à un problème: certains se plaignent que les veuves des hellénistes sont défavorisées. Une image de l’Église se dessine : une communauté rassemblée autour de ses dirigeants, qui garantissent l’unité, font des propositions mais qui laissent à la communauté le rôle d’accepter et de décider. En son sein, il y a des gens touchés par la bonne nouvelle de l'Évangile, mais pas encore convertis.

C’est intéressant de réfléchir à la façon dont les Douze ont géré cette réalité inconfortable: ils ont d'abord convoqué ceux qui vivaient en tant que vrais disciples du Seigneur, donc en cohérence avec son Évangile. Sachant qu'ils écoutaient, ils leur ont proposé la solution. Sans aucune perplexité, ils ont proclamé la primauté du service de la Parole sur le service aux tables.

Les Douze demandent donc à la communauté de sélectionner sept hommes de bonne réputation, pleins d'Esprit et de sagesse. Sur le plan spirituel, ils doivent avoir expérimenté l'Esprit non pas tant dans leurs discours, que par le don de sagesse dont ils jouissent, L’épaisseur de l’expérience religieuse et des vertus humaines sont la condition pour que ces hommes assument le service dans la communauté, selon le style de la charité évangélique, comme auxiliaires des Douze, en leur permettant de se consacrer intégralement au service de la prière et de la parole.

L'institution du ministère du diaconat n'est pas décrite ici, mais comment la communauté analyse ses besoins propres et fournit les services nécessaires, en apportant son soutien. Les "sept" sont élus, en accordant une importance particulière à Étienne ainsi qu’à Philippe, en tant qu'évangélisateur de la Samarie. Les "sept" sont tous grecs et comprennent les besoins de la communauté. Les Apôtres vont leur imposer les mains, pour leur communiquer un don spirituel, qui les rende aptes à cette mission. L'Église grandit non seulement en nombre mais aussi en profondeur, car la Parole porte des fruits.