Mystérieuse identité

Aujourd'hui, la liturgie nous présente le mystère central de notre vie : le mystère de Dieu, qui est Unique. Nous adorons un seul Dieu. Mystère d’une telle richesse, si profondément articulé à notre vie, qu’il la dynamisme en continu. Reconnaître que Dieu est Un et Trine signifie reconnaître cette Energie en action dans l'Histoire et dans notre vie personnelle : "Dieu qui est, qui était et qui vient".

Le passage que nous lisons, tiré du Livre de l’Exode, nous montre la réalité du lien entre le peuple d'Israël, Moïse et Dieu. Sur le Sinaï, le Seigneur dévoile un aspect impensable de sa mystérieuse identité: il reste fidèle et miséricordieux envers son Peuple à la "tête dure". Dieu reste présent et ne cessera pas de marcher devant lui.

C'est la troisième fois - selon le Livre de l'Exode - que le Seigneur révèle sa mystérieuse identité à Israël. Au Buisson ardent du Sinaï, il s’est révélé le Libérateur de la servitude égyptienne, le Garant et le Guide d'Israël au pays de Canaan, selon la promesse faite à leurs pères. Puis, en promulguant solennellement le décalogue sur le Sinaï, Dieu s’est montré jaloux, mais en même temps riche en bonté envers ceux qui l'aiment. Enfin, après le grand péché d'idolâtrie d'Israël, Dieu fait la surprise à Moïse - qui s'attendait aux effets de la jalousie divine - d'une nouvelle facette de sa mystérieuse identité: le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère, plein d'amour et de fidélité!

L’Histoire d’Israël fait maintes références à ces traits du visage et du "cœur" de son Dieu! Les prophètes ont développé ce message et clarifié sa signification pour la Foi du Peuple de Dieu. L'auteur du livre prophétique de Jonas raconte comment le roi de Ninive - la ville impie et sanglante d'Assyrie - s’est pris à rêver d'un Dieu compatissant au point de renoncer aux châtiments annoncés. Or ce n'était pas une illusion: Dieu s'est bien révélé tel!

Qui l’expliquera? Mais celui qui expérimente l'échec de sa prétendue autonomie vis-à-vis de Dieu, n'est pas loin d’envisager son retour à Dieu: il pressent et espère que, si Dieu existe, il ne peut qu'être miséricordieux!

Jésus lui-même nous a dépeint la figure du père miséricordieux qui attend le retour de son fils, l'accueille à bras ouvert, lui rend sa dignité perdue et son rang de "fils". Hélas, pourquoi le fils aîné, qui vivait dans une relation de froide obéissance envers son père, n'a-t-il pas saisi cette opportunité d’entretenir de nouvelles relations profondes avec son père et son frère?