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Le Pain de l’Unité

Padre Damiano Puccini

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Le Pain de l’Unité

La fête d'aujourd'hui a été introduite au Moyen-âge, au XIIIème siècle, qui a vu une extraordinaire floraison du culte eucharistique, même en dehors de la célébration communautaire de l'Eucharistie.

Le Livre du Deutéronome, fait mémoire de la lente pérégrination du Peuple élu - quarante ans ! - à travers le désert, lieu vaste et effrayant, infesté de serpents et de scorpions, terre assoiffée et sans eau. Se souvenir signifie également interpréter ce qui a été vécu pour en tirer les leçons divines, à la lumière de la Foi. Au cœur des humiliations et des épreuves de la vie, l’intervention de Dieu nous surprend à travers une expérience originale des prévenances divines: comme lorsque le peuple de Dieu s’est désaltéré à l'eau jaillie du rocher et s’est rassasié de la "manne du ciel".

Ce chapitre 8 du Deutéronome est un merveilleux chant à double voix: chant du désert et chant de la Terre promise. Dieu est représenté comme l'éducateur, qui nourrit ce petit peuple effrayé dans le désert : il lui fait sucer le miel du rocher, lui donne la crème et le sang des raisins. Dieu ne le fait manquer de rien. Avant de traverser le Jourdain, pour entrer dans le pays de Canaan, "terre promise" aux patriarches, Moïse exhorte le Peuple, sur le mont Nébo. Pendant quarante ans au désert, c'est Dieu Lui-même qui a pourvu à tous ses besoins. Le bien-être, enfin atteint, de la Terre promise ne doit pas inciter Israël à prendre son autonomie vis-à-vis de Dieu, en péchant avec arrogance, comme si tout était le résultat de ses propres forces. Car pareilles fierté et indépendance ne peuvent rendre l'homme heureux, mais le réduisent à la solitude, en le coupant de sa relation avec Dieu.

Les "déserts" de Dieu ne nous font pas perdre la foi en Lui. Au contraire, c’est alors qu’il se fait sentir plus proche. Plutôt qu'un prétendu "bien-être", recherchons ce qui nourrit et désaltère vraiment l'homme : le Pain et la Parole préparés par le Seigneur.

La Terre promise n'est pas un lieu géographique, c'est l'unité de l'humanité. Cette terre nous a été promise pour que nous ne mangions pas seulement le pain amer des tribulations, mais que nous nous nourrissions de chaque Parole sortie de la bouche de Dieu. Je crois en cette unité possible de l'humanité parce que ma volonté s’appuie sur la Parole de Dieu. Cela se fera par une réciprocité d'engagement entre les initiatives de Dieu dans l'Histoire et la réponse de l'homme. Le "moi" humain et le "toi" de Dieu sont liés par une même responsabilité. La Toute-puissance de Dieu ne remplace pas la collaboration de l'homme. C'est à nous de construire l’unité de notre monde.


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