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Padre Damiano Puccini

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Le message de la liturgie d'aujourd'hui est centré sur l'une des vérités fondamentales de notre foi, à savoir la présence constante de Dieu dans notre vie.

Quand Isaïe écrit ce texte, le Peuple élu vit toujours en exil à Babylone. Mais le prophète annonce le déclin de Babylone: la force émergente (en 540 avant JC) est alors la Perse, qui a Cyrus pour roi. L'incommensurable royaume - qui avait été le cauchemar d'Israël - s'effondre inexorablement. Cyrus entame une politique plus libérale, qui favorise l'autonomie et l'émancipation des différentes communautés. Les Juifs peuvent également retourner dans leur pays d'origine pour y reconstruire leur Temple national.

En Cyrus se manifeste la puissance et la supériorité de Dieu, qui l‘utilise comme son instrument pour la libération de son Peuple purifié de l'exil. Cyrus remplit la mission traditionnellement dévolue au roi d'Israël, celle de garantir le destin et le salut du peuple. Même aux yeux du prophète, ce roi apparaît comme un messie, c'est-à-dire un homme investi d'en-haut pour écrire, en son siècle, une grande page de l’Histoire Sainte. Cyrus est, en effet, considéré comme un roi plein d’humanité et respectueux des peuples: aux yeux du prophète, il est donc l'homme providentiel, le messie. En s'adressant directement au vainqueur, Dieu proclame qu'il est Lui-même le seul architecte du succès et que Cyrus est un simple instrument pour que le Seigneur soit mieux connu parmi les peuples.

"Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autres". En fait, Cyrus ne connaît pas le Dieu Unique mais le Seigneur peut choisir ses collaborateurs partout, même parmi les personnes qui n'appartiennent pas au Peuple de Dieu. Par conséquent, tout le monde peut servir les plans divins et personne, sauf Dieu, n'a le monopole du Salut. Dieu ne force pas la libre détermination de Cyrus et, pourtant, il guide ses pas sans qu'il s'en rende compte. Cyrus a-t-il également été oint, privilège exclusif des rois davidiques ? En tout cas, ce choix divin est une réaffirmation du caractère secondaire et dépendant que l'homme occupe dans le plan de Dieu.

Demandons-nous si nous sommes vraiment conscients de notre condition de créatures. Et demandons pardon au Seigneur pour l'illusion dans laquelle nous tombons souvent, lorsque nous nous croyons capables de faire des choses, de penser, d'aimer, de donner la vie, alors qu'elle nous est constamment offerte. Notre présomption se traduit par la poursuite égoïste de nos intérêts et l'imposition aux autres de nos points de vue.


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