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Sortir de l’esclavage

Padre Damiano Puccini

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Sortir de l’esclavage

La première lecture est tirée du livre de l'Exode. Le peuple hébreu, sorti d’Egypte avec l’aide de Dieu, marche vers la terre promise, guidé par Moïse. Son chemin doit passer par la traversée du désert, lieu inhospitalier, où la vie devient une lutte : contre le climat rude, contre les pièges d’une nature capricieuse où l’eau est rare et la végétation maigre...

Les provisions emportées d’Egypte sont désormais épuisées. Le peuple commence à murmurer contre Moïse et Aaron. La vie en captivité n’était-elle pas finalement meilleure ? Au moins, elle s’écoulait sans surprise, et il y avait de quoi se nourrir en abondance. Certes, ces Israélites sont libres mais ils errent dans un désert sans fin. Dieu a promis une terre mais ils ne voient rien poindre à l’horizon. Ils marchent toute la journée et la faim désormais les tenaille. Ils finissent par regretter de n’être pas morts en Egypte. Ils ne veulent plus de cette liberté que Dieu leur a offerte, ni de son projet de terre où s’établir. Leur patience et leur confiance sont mises à l’épreuve.

Il n’est pas facile de s’abandonner à la Providence, même pour le croyant, car cela signifie avancer dans l’inconnu, et parfois pour longtemps.

Cependant le Seigneur veille sans cesse et connaît toutes les pensées des hommes. Voici qu’il va faire en sorte qu’ils trouvent leur nourriture. Dieu s’adresse à Moïse afin qu'il leur annonce qu'ils mangeront du pain le matin et de la viande le soir. Ainsi le peuple verra combien la puissance de Dieu est grande et comprendra que murmurer contre Moïse et Aaron, c'est murmurer contre Dieu puisqu'ils sont ses intermédiaires.

Le Seigneur envoie, le soir, des cailles sur le campement, et le matin, la manne. Moïse parle de la manne comme du pain et l'auteur du livre de la Sagesse la présente comme le symbole de la douceur de Dieu. La manne annonce et figure le vrai Pain descendu du Ciel, le Messie tant désiré.

Posons-nous la question : sommes-nous, comme les Israélites, esclaves de notre confort, installés dans une vie matérielle qui nous suffit, même si elle ne nous satisfait pas totalement, ou bien sommes-nous affamés de ce pain ?

Le véritable esclavage est celui des cœurs. Nous constatons que notre société, bien que gavée de biens matériels, est remplie d'insatisfactions. Les petits plaisirs ne comblent pas le cœur. Un vide intérieur s’installe alors qui pousse sur la pente du désespoir.

Dieu pourtant veut nous faire profiter de ses dons. Il nous offre encore aujourd’hui la nourriture nécessaire à la vie : le Pain descendu du Ciel.


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