Entrons dans l’Espérance

Que signifie le terme "Avent"? Dieu entre dans nos vies, dans notre histoire personnelle et dans notre existence: c'est l’irruption d'une force qui rend possible le changement. Il y a un renversement des perspectives: nous ne sommes pas ceux qui nous acheminons vers l'avenir, au contraire, c'est l'action de Dieu qui vient à notre rencontre et nous permet de devenir ce que nous ne sommes pas encore. L'attitude qui rend ce retournement possible est la vertu d’espérance. Les quatre semaines de l’Avent sont un temps liturgique où l’Eglise nous apprend à espérer!

L'image qu'Isaïe nous donne, dans la première lecture, est celle d'une grande procession de peuples qui convergent "à la lumière du Seigneur" vers la "ville de la paix". Telle est la mission de l'homme: créer un climat de paix, afin que les hommes puissent marcher selon les voies du Seigneur. Ce texte exprime le sentiment d’attente et d’espoir qui est au centre du temps de l’Avent. D’emblée il faut comprendre que "la fin des jours" ne concerne pas l'au-delà, mais cette histoire, ce monde-ci ; on pourrait aussi bien dire : "l'avenir des jours". En entrant dans la vision décrite, trois dimensions apparaissent.

La première concerne le mouvement: "ça bouge ... ça va venir ... ça monte ...". Le mont Sion, rendu stable par l’action divine, tient une place centrale. Cela indique un idéal précis: celui d’une humanité rachetée, en marche vers l'unité, la solidarité, la coopération, qui ressemble à une rivière qui monte.

La deuxième dimension symbolique est constituée par les mots "message ... ils vont nous enseigner la parole du Seigneur". Il est aussi plusieurs fois question de la "maison du Seigneur". Ainsi est suggérée la raison de la présence de Dieu parmi nous, thème très cher à Isaïe, le prophète annonçant un Dieu qui veut être "Emmanuel, Dieu avec nous". La parole vient de la maison de ce Dieu qui habite avec les hommes, dans le but exprès de susciter la rencontre. C'est précisément parce que Dieu a inscrit sa Parole dans l’Histoire, que les hommes continuent à communiquer les uns avec les autres, pour se soutenir dans les difficultés.

Enfin, c’est l’évocation du passage de la guerre à la paix : "De nombreux peuples briseront leurs épées et en feront des charrues, de leurs lances feront des faux". La promesse de Dieu ne dit pas que les énergies de l'humanité seront anéanties, parce que mal utilisées, mais que, grâce à la Parole du Seigneur et à son éducation à la paix, ces mêmes énergies de mort deviendront des énergies de vie, au service de la plus authentique humanité.