Conversion sincère

Jésus nous demande de prendre son Evangile comme référence de vie, comme guide de nos jugements et de nos pensées. Cela ne signifie pas que tout le monde doive devenir chrétien ou entrer dans l'Église pour se sauver et avoir une vie bien remplie, mais que c’est une nécessité, pour nous, d'être témoins de la vérité de l'Évangile, c'est-à-dire de montrer que ses lois sont préceptes de vie. Servir la vie est la condition pour que l'humanité trouve la paix et réalise la justice, car le partage est une loi fondamentale pour la croissance des personnes, tandis que la violence ne mène pas à la réalisation du Royaume de Dieu.

La première lecture, tirée des Actes des Apôtres, rapporte la prédication où Pierre proclame le message central du chrétien: Dieu nous a révélé son visage de miséricorde. Au terme de ce discours, Pierre proclame Jésus comme le Seigneur, indiquant ainsi que la seule relation possible avec Lui est de reconnaître la valeur toujours présente et actuelle de son histoire. Cette affirmation est bien perçue par ses auditeurs, qui se sentent profondément interpellés.

Le cœur remué signifie que la personne a été profondément affectée par le message entendu et qu’elle se sent incitée à donner une réponse personnelle. Ce qui a frappé les cœurs n’est certainement pas l’aspect formel et rhétorique du discours de Pierre, mais la nouvelle annonce concernant Dieu : un Dieu qui se révèle dans le Crucifix.

D'autre part, le cœur est également remué parce que le chrétien est convaincu de son propre péché; la responsabilité des hommes dans la mort du Crucifié est en effet clairement déclarée. Le cœur blessé, c’est la liberté humaine qui se reconnaît faillible, malade et ayant besoin de guérison.

D’où la question adressée à Pierre et à ses frères : "Que devons-nous faire?" La réponse: une conversion sincère, dans laquelle nous reconnaissons la profondeur de notre péché et où nous entreprenons un nouvel exode de notre vie vers le Seigneur. Pierre propose l'acte du baptême comme le signe de notre chemin de conversion et de notre adhésion à la foi. Ce n'est pas le baptême de Jean, mais le baptême de Jésus, qui a seul le pouvoir de rendre ce rite vrai. Cela indique aussi clairement notre appartenance au Seigneur. Dans le baptême se produit un nouvel exode, un transfert de propriété : nous sommes libérés de l'esclavage du monde car notre vie appartient au Christ Jésus. Notre adhésion au Christ par le baptême permet de vivre selon la nouvelle condition inaugurée par la Pâque du Seigneur.

Le baptême est le rite d’entrée dans la communauté des croyants, dans l'Église. Au début, la communauté comptait 120 personnes en tout, puis beaucoup d’autres se sont ajoutées, suite à leur adhésion à la parole des apôtres. Remarquons comment Luc utilise le passif pour nous présenter l’entrée de ces nouveaux membres: "et ce jour-là environ trois mille personnes ont été ajoutées", pour souligner que c'est Dieu qui les incorpore à la communauté et non pas, en premier lieu, la décision personnelle de chaque converti.