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Déjouer l’Adversaire

Padre Damiano Puccini

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Dejouer Ladversaire

La première lecture raconte d'abord la création de l'homme, puis la tentation et la chute. La sélection de ce texte nous montre la générosité de Dieu et le souci qu’il se fait pour ses créatures.

Le troisième chapitre de la Genèse nous rapporte la chute d'Adam et Ève. L'histoire biblique n'a pas l'intention d'écrire ce que l'homme était au début - ce qui ne nous est pas connu - mais l'expérience de la croissance. Le don de la vie est si riche et profond, tellement plus grand que nous, qu’il ne peut être accueilli par l’homme que par touches successives, au sein de situations ordinaires, dans différentes mesures.

Chaque journée est une occasion de remplir de Vie nos vies. Aujourd'hui même, nous pouvons faire le plein de vie, en gagnant chaque jour quelques parcelles de plus. Nous sommes dans ce monde pour mourir, pour atteindre un accomplissement. Comme le fœtus est voué à sortir du ventre de sa mère, nous sommes destinés à sortir de cet état de vie présent. Tout ce qui nous arrive a un but : nous conduire à la réalisation, à la forme suprême de la vie, qui commence dans la mort. L'amour maternel pousse son fils à quitter son giron, à ouvrir la porte de sa maison, le rendant capable de mourir pour renaître.

Nous lisons, dans le récit de la création de l'homme et de la femme, qu’ils étaient nus, sans en ressentir de honte. Mais voici que le serpent entre en scène… Qu'est-ce que cela a à voir ? Etre intelligent n'est pas une tare! Le problème du serpent est qu'il a utilisé la ruse. Le serpent était la bête la plus astucieuse. L’hébreu emploie le même mot pour dire "serpent" et "nu". Le monde, le cours des choses, l’Histoire allient ruse et puissance. A moi de saisir les occasions d’associer la simplicité de la colombe à la ruse du serpent! Nous ne pouvons pas empêcher la ruse du monde, mais nous avons besoin les uns des autres pour apporter toute la simplicité nécessaire pour que les choses changent.

Une méthode typique de la ruse est d’utiliser l’injonction : "on doit, on ne doit pas". Le serpent dit: "Il est vrai que Dieu a dit: Vous ne devez manger le fruit d’aucun arbre dans le jardin? " Ce verbe "devoir" impose une contrainte sans dire comment la mettre en œuvre et suscite la peur ou la culpabilité. Autre tactique du Malin : le serpent ne prend pas position, ne dit rien, pose juste une question mais présente Dieu sous un mauvais jour. Comme au billard, il utilise les autres et il brouille aussi les cartes. Quand le serpent nous susurre : "Il est vrai que Dieu a dit ...", nous devrions lui répondre : "Va demander à Dieu!" La peur vient de la réfraction : au lieu de regarder les choses devant soi, nous les regardons reflétées dans cent autres visages!

Mais le Seigneur Dieu appelle l'homme et lui dit: "Où es-tu?" L'homme, au son des pas de Dieu, se cache parce qu'il a peur. Dieu n'a pas peur, il fait le mouvement inverse : il appelle, il sort, il répare, il converse.


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