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Dépaysement garanti

Padre Damiano Puccini

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Dépaysement garanti

Dans la première lecture, nous trouvons que le Seigneur demande à Abraham de quitter ses racines: ses affections, sa culture, ses habitudes, son espace familier. Ce départ n’est pas une fin en soi, mais est nécessaire en vue du don que Dieu veut lui faire. Entre-temps, il doit partir vers une destination qui ne deviendra claire que plus tard, pour s'installer dans un pays inconnu.

A travers l’ordre qui lui intime de sortir du connu pour partir vers l’inconnu, il est demandé à Abraham de se confier à une "Parole" qui se présente comme souveraine, réclamant une obéissance radicale. De plus, il convient de noter que la Parole divine ne dit pas que la terre à atteindre sera meilleure que l’actuelle: seulement elle lui sera indiquée par Dieu et la bonté de cette terre sera précisément de la recevoir de Lui. Mais, lorsque le Seigneur appelle et ordonne, c’est toujours assorti d’une promesse : "Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction."

Abraham est parti sans opposition, sans poser de questions, sans objection et surtout sans savoir où il allait, dans une soumission totale pleine de confiance en Dieu. Or Abraham, selon la Genèse, était déjà avancé en âge - et sa femme, Sara, était considérée comme stérile - quand il émigra d’Ur en Chaldée pour une destination inconnue. Et ce n'est que lorsqu'il aura traversé le pays de Canaan et atteint Sichem qu'il saura, de la part du Seigneur, qu'il s'agit de la terre promise à ses descendants. Si Dieu a tellement demandé à Abraham, il lui a promis encore plus : une lignée si nombreuse qu’elle deviendra "une grande nation". L’histoire d’Abraham est celle d’un appel par lequel Dieu rétablit la communion avec l’humanité.

"Puis Abraham est parti." Sa réponse est prompte et décisive : il laisse le certain pour l'incertain, en abandonnant une patrie aimée et la protection de sa parenté. Le départ d’Abraham apparaît donc comme une obéissance courageuse et, en même temps, comme un acte de foi dans l’avenir: Abraham ne reste pas prisonnier de son passé, il opte pour ce à quoi le Seigneur le destine. En fait, Dieu ne l'appelle pas pour établir une relation qui ne concernerait qu’eux deux, mais pour le charger d’une responsabilité envers le monde. C'est pourquoi Abraham va devenir une bénédiction pour le peuple, c'est-à-dire un signe d'amour divin pour l'humanité, une semence d'espoir pour tous.


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