Méditations

"Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean". Par cette proclamation à Corneille et à sa famille, l'apôtre Pierre résume en quelques mots son expérience du Seigneur et avec Lui. Comme ce fut le cas lors de la relecture de toute l'histoire du peuple d'Israël, telle qu'elle est recueillie dans les livres du Premier Testament, Pierre relit son vécu avec le Maître comme une expérience de foi. La dimension historique de la figure du Christ est soulignée par l'indication des lieux: Galilée, Nazareth, Judée, Jérusalem. Le Jésus de l'Histoire a parcouru ces contrées, il y a conclu son existence terrestre.

Aujourd'hui, la Liturgie nous invite à réfléchir sur le mystère central de la foi chrétienne : la Passion, la Mort et la Résurrection du Seigneur. La mission de Jésus ne répond pas aux attentes d'un Messie triomphant, qui établirait un nouvel ordre politique et social, mais initie une nouvelle spiritualité basée sur l'Amour et la fidélité à l'Amour.

La première lecture, tirée du Livre d'Ézéchiel, fait mention de la promesse de Dieu: "J'ouvrirai vos tombeaux" : telle est l'œuvre de l'Esprit de Dieu. La véritable renaissance de l'homme se produit parce que Dieu nous communique son Esprit :"Je mettrai mon Esprit dans vos cœurs et vous reconnaîtrez que je suis le Seigneur, votre Dieu. Je l'ai dit et je le ferai".

Aujourd'hui, la liturgie nous fait une invitation lumineuse : poser un regard qui dépasse la surface pour pénétrer dans les profondeurs de la personne. Comme nous commençons tous par regarder les choses de l'extérieur, le risque est de s’en tenir aux apparences. Dans la première lecture, tirée du prophète Samuel, est annoncé prophétiquement ce que Jésus va pleinement révéler: le Seigneur ne regarde pas les apparences, mais le cœur.

Pour entrer dans le message si fort du passage évangélique de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, la porte la plus appropriée est la première lecture, avec cet épisode plutôt provocant de l'Exode.

Dans la première lecture, nous trouvons que le Seigneur demande à Abraham de quitter ses racines: ses affections, sa culture, ses habitudes, son espace familier. Ce départ n’est pas une fin en soi, mais est nécessaire en vue du don que Dieu veut lui faire. Entre-temps, il doit partir vers une destination qui ne deviendra claire que plus tard, pour s'installer dans un pays inconnu.